Créer des contenus inspirants - 3 questions à Marie Kalt d’AD Magazine
5 Jun 2018
Créer du contenu lifestyle, capable d’éveiller la curiosité du public et de l’amener à se déplacer pour vivre une expérience ou découvrir un lieu ou produit, est un challenge que toutes les marques tentent de relever. Nombreuses sont celles qui associent leur image à un art de vivre savamment élaboré et présenté via différents supports. Marie Kalt, rédactrice en chef d’AD Magazine France - référence absolue en matière d’art de vivre - nous donne les clés d’un contenu inspirant.
Quels formats sont les plus performants ?
Nous vivons à une époque de consommation très rapide. Chez AD nous nous sommes adaptés en proposant des textes courts via notre site et notre compte Instagram où l’esthétique est une priorité. Ils sont gérés par les mêmes équipes que le magazine et en sont le prolongement. Ce ne sont pas des fac-similés les uns des autres mais ils fonctionnent comme un éco-système.
Dans le magazine, lorsque nous présentons des expériences culturelles et des maisons qui font rêver, nous sommes dans le visuel et la contemplation. Grâce à un portfolio d’images, prises par des photographes sélectionnés pour leur regard particulier, nous faisons en sorte que les lecteurs qui ne peuvent pas s’offrir ces demeures ou destinations, puissent faire un voyage. Le format papier inclut aussi des temps consacrés à la lecture avec toujours deux sujets longs, comme des découvertes ou portraits de créateurs, et une partie picorage avec des petits textes.
Comment sélectionnez-vous les contenus que vous mettez en avant ?
L’éclectisme est une des valeurs que nous défendons. Les choix de la rédaction doivent répondre à des attentes variées, présenter différentes périodes dans l’art et l’architecture et être en résonance avec l'ère du temps. Par exemple, en ce moment, on s’intéresse beaucoup à l'architecture et au design des années 70-80 qui plaît à toute une génération de trentenaires, alors qu’il y a dix ans on n’en aurait pas parlé.
Aujourd'hui, on assiste aussi à un retour aux valeurs artisanales. La France est un pays très attractif dans ce domaine et reconnu internationalement pour ses artisans. Donc nous mettons en lumière le savoir-faire de tous les ébénistes, doreurs ou brodeurs qui créent les belles demeures que nous montrons dans le magazine.
Dans un monde où l’expérience est primordiale, est-il envisageable de proposer seulement des contenus visuels et écrits ?
Aujourd’hui, on ne peut plus être juste un magazine. Un magazine est un média. Nous connectons les lecteurs aux créateurs et professionnels à travers des événements. Parmi eux, AD Intérieurs en septembre réunit 15 architectes d’intérieur qui ont pour mission de créer des espaces autour d’une thématique donnée, comme s’ils avaient à faire à certains de leurs clients.
À travers AD Collections qui a lieu au printemps en alternance avec AD Matières d’Art, nous mettons en avant les professions liées à notre univers et connues de ceux qui peuvent s’offrir ces services mais inconnues du grand public qui peut venir voir travailler ces artisans. Et cela intéresse beaucoup les gens puisque chaque exposition que nous organisons rassemble 20 000 visiteurs. Dans notre monde des réseaux sociaux et du virtuel, nous avons besoin de cet ancrage dans le réel.
Propos recueillis par Normandie Wells